27 novembre 2008

Surfer Magazine - photo de l'année 2008

watershot blog - Scott Aichner photo of the year - SurferMag

Comment transformer une journée à la limite du surfable en studio et shooter la photo de l'année. La technique en quelques lignes par Scott Aichner, allez lire l'ITW dans Surfer Magaine en suivant le lien ici.
Puerto Escondido, un matin à l'aube, une journée pas terrible, les gars ont hésité à aller à l'eau car les vagues fermaient. Il se sont finalement décidés à y aller, pour nous ramener cette image.
Un "nice double-up closeout" est arrivé, dixit Robert Hennessy, le surfer photographié. Scott Aichner s'est mis en position, et boom, la photo de l'année pour Surfer Magazine. Encore une fois, une photo incroyablement forte et graphique, la croisement d'un bon coup de palme avec un positionnement osé produisent cet angle inédit, entre le marteau et l'enclume.

Comme on l'entend de temps en temps, photographier, c'est un peu tricher, jouer avec la magie d'un instant qui n'a existé qu'un cinq centième de seconde, un instant que personne n'a pas observer à l'oeil nu. L'extrême rapidité de la séquence a sans aucun doute jouée un role crucial dans la réalisation de cette image shootée en diapo. Que donnent les photos d'avant et d'après (il me semble avor lu que le photographe utilisait des boîtiers argentiques EOS 1NRS, 10 im/s avec un miroir fixe). L'absence de goutte sur la façade sous cette masse d'eau en mouvement est a elle seule un exploit.
Pour résumer, cette photo est un coup de chance, mais un coup de chance qu'il a fallu provoquer. Et il faut bien avouer que certains photographes provoquent ces coups de chance beaucoup plus souvent que d'autres ! Le talent peut-être ?

Les autres photos nominées de ce "2008 SURFER Poll Photo of the Year" sont visibles ici

Le Polaroid est mort, vive Poladroid ...



Le 8 fév dernier, la société Polaroid annonçait l'arrêt de la fabrication des films instantanés qui ont fait sa popularité. Je vous rassure, la socitété n'est pas morte, simplement le support. Vous pouvez d'ailleurs aller voir leur site pour découvrir les nouveaux produits (digital) ou commander des lots de films, il devrait en rester jusqu'à fin 2009, la production n'étant pas encore terminée.
Pour les nostalgiques du Pola passés aujourd'hui au digital, le site Poladroid.net vient de pondre une petite application (Mac & PC) qui transforme vos photos en polaroid avec le contour jauni, les petits motifs, le vignétage et tout et tout. On a en prime le bruit de l'appareil et l'attente avec l'image qui apparaît lentement. On lance l'application pour 10 photos, il faut ensuite changer le film en relançant l'application. L'effet ne sera pas excellent avec toutes les images, j'ai fait quelques test, mais l'idée est marrante. Il ne reste plus qu'à trouver le papier pour imprimer soi même ses images.

25 novembre 2008

Cost of Doing Business

image de Macao, Kristen Pelou
Vous souhaitez vous lancer, devenir photographe, que cette activité vous permette de vivre, de continuer à surfer et voyager, mais, avant de vous lancer, un truc important à connaître c'est : combien cela coûte t-il d'être photographe ?
C'est ce que les anglo-saxons appellent le "Cost of Doing Business" (allez visiter ce site), un truc très terre à terre mais qui permet de mieux appréhender la réalité, au grand dam des rêveurs, j'en suis désolé !
C'est selon moi LA solution, ou en tout cas, la première étape car ensuite l'expérience aide pas mal, pour savoir comment ne pas sous estimer la valeur d'un travail et faire de votre activité de photographe une activité viable et durable.

J'ai un peu élargi le concept du "Cost of Doing Business" de façon à avoir une vision d'ensemble du sujet. Afin de savoir combien vous devrez rentrer d'argent, il faut connaître les dépenses et ensuite rééquilibrer avec les recettes.
- Vous chiffrez ce que vous coûteras votre activité de photographe (ce qu'il faut immancablement payer avant de vous payer).
- Vous chiffrez ce que vous avez besoin dans votre vie personnelle (= le salaire minimal que vous devrez vous verser)
-Vous additionnez ces deux premiers chiffres. Pour équilibrer la balance budgétaire, vous devrez estimez vos futures rentrées d'argent et donc, par conséquence, le montant à facturer pour votre travail ...

1er point : votre vie personnelle. Quelle quantité d'argent devez vous sortir chaque mois pour manger, communiquer, vivre. J'ai inversé les deux premiers point car celui ci, vous êtes déjà censé le connaître même grossièrement.

Sans vous voiler la face, estimez vos dépenses mensuelles perso :
- Loyer
- Bouffe
- Communication (abonnements téléphone portable, internet)
- Loisirs (sorties, surf ...)
- Habillement
- Voiture (entretient et essence pour pouvoir aller surfer par exemple)
- Assurances personnelles (voiture, habitation, santé)
- Charges (électricité, eau, gaz)
- Impôts locaux, fonciers, redevance TV, etc ...
- Divers (vacances, cadeaux noël, anniversaires, frais médicaux ...)
- Epargne

Ca donne une base pour estimer le "salaire" minimal qu'il faudrait vous verser chaque mois pour payer votre consommation actuelle.

2em point : la vie professionnelle. Quelle quantité d'argent devez vous sortir chaque mois pour exercer votre activité de photographe. Pour faire simple, mettons que vous ayez déjà investi dans le matos informatique, un parc d'objectif et de boîtiers nécessaires au démarrage de votre activité.

Estimez vos dépenses mensuelles pro en tentant de penser à tout (voici une liste qui est loin d'être exhaustive):
- Voiture (entretient, essence, assurance ...)
- Voyages (déplacements, billets d'avion, vie sur place pour réaliser des photos)
- Matos photo (remplacement boîtiers tous les 3 ans env., achat 1 ou 2 objectifs par an, trépied et sacs pour 3 ans)
- Matos informatique et logiciels (un portable et un ordi de bureau tous les 3 ans, un écran, une imprimante tous les 3 ans, nouveaux logiciels, mises à jour ...)
- Communication (téléphone, internet, création site internet, hébergement du site, carte de visite ...)
- Assurance pro (responsabilité pro, matos, santé, locaux de travail ...)
- Frais de studio
- Location de matériel (pour un usage unique ou avant de l'acheter par exemple)
- Coûts de formation, stages (informatique, logiciels, techniques photos ...)
- Petit matériel (carte mémoire, filtres, disques durs de sauvegarde)
- Consommable (encre imprimante, feuilles, stylos, timbres, enveloppes, CD, DVD ...)
- Divers (frais bancaires, abonnements magazines, livres, visites d'expo ...)
- Charges (selon le status choisi : retraite, AGESSA, URSAFF ...)
- Imprévu (prévoyez une réserve pour envisager les imprévus)
- Fond de roulement (avoir de la trésorerie pour pouvoir avancer les frais avant d'être payé)
- Votre salaire (calculé préalablement)
- Bénéfices ?

Notez que certaines dépenses professionnelles peuvent venir en doublon de dépenses personnelles (voiture, loyer, téléphone, internet.) Une partie des dépenses pourront passer en dépenses professionnelles au prorata de l'utilisation.

Il reste maintenant à équilibrer ces dépenses par les recettes.

Pour estimer des tarifs, vous trouverez sur le site de l'Union des Photographes Créateurs (UPC) un Barème Officiel des Oeuvres de Commande en Publicité accompagné d'exemples d'utilisation ainsi que de pas mal d'informations sur la profession. Ces barème sont, comme leur nom l'indique, officiels, c'est à dire qu'il ont été publiés au Journal Officiel (2 mai 1987 (page 4874)) leur application est obligatoire pour les oeuvres de commande. Une page en lien donne de plus amples explications sur la façon d'utiliser ces barèmes, vous le verrez, la marge de manoeuvre tarifaire est large avec ce système de point qui peuvent valoir autant d'euros que vous le voulez... Je recommande également la lecture de la Charte de Déontologie.

Attention, il y a une différence de tarif entre un boulot commandé qui correspond à une rémunération sûre et ferme et dont les frais sont généralement payés et un boulot que l'on fait soi même et que l'on souhaite revendre par la suite. Le lien donné ci-dessus correspond au premier des deux cas, la rémunération en droits d'auteur d'un travail de commande (rémunération proportionnelle à l'usage qui sera fait de vos images) et auquel vous ajoutez vos honoraires.
Dans le second cas, un travail que vous faites dans votre coin dans l'espoir de le revendre, le système de rémunération suit le même principe, c'est à dire que vous serez payé en droits d'auteur, proportionnellement à l'usage qui sera fait de votre photo. Mais, comme vous avez vous même investi (en temps, en argent, en moyens) pour réaliser ces images, vous devez vous faire rémunérer plus cher pour compenser cet investissement.
Des photos de commande et des photos de stock ne se monnaient donc pas aux même tarifs même si vous pouvez toujours vous inspirer des barèmes en les doublant ou triplant, selon les coûts liés à la production, au stockage, au "légendage" de vos images.
Il n'est pas exemple pas choquant de vendre 600 € les droits d'utilisation d'une série d'images commandées par un client pour illustrer un site web non commercial et vendre par ailleurs, à un autre client mais pour un usage plus large, les droits d'une image de stock pour plusieurs milliers d'euros.

Dans l'estimation de vos tarifs, n'oubliez pas de prendre en compte toutes ces journées où vous cherchez de nouvelles techniques, où vous vous informez sur votre travail, le travail des autres, où vous vous formez vous même sur du nouveau matériel, un nouveau logiciel pour être plus performant.
N'oubliez pas non plus que pour un photographe de surf par exemple, les bonnes journées sont rares, qu'en raison de la météo, vous ne travaillerez pas tous les jours (même sur les meilleurs spots du monde).
Pensez aussi qu'une journée de prise de vue est généralement suivie d'une journée si ce n'est d'une semaine de boulot de classement, retouche, calibrage, livraison ...
Toutes les pertes de temps, tous les imprévus, il faut inévitablement les estimer pour les comptabiliser quelque part.

Cette technique du "Cost of Doing Business" s'appliquera chaque fois que l'on vous commandera des photos, un reportage, ou que l'on vous demandera un devis pour la production d'images ou l'usage d'une image de votre photothèque : avant de donner un prix, vous devez connaître les coûts engendrés par la production sous peine de vous tromper. Et se tromper sur la durée signifie ne plus pouvoir réinvestir par la suite dans du nouveau matériel ou financer des déplacements car le Livret A légué par mamie aura fondu. Pensez aussi qu'en faisant des prix irréalistes, vous vous mettrez dans la merde mais vous aurez également énormément de mal à augmenter vos tarifs par la suite, vos clients ne comprendraient pas, ils pensaient avoir affaire à un pro, pas à un rigolo. Sans parler du fait que vous ferez passer vos collègues pour des escrocs !
Il faut donc penser à tout. Un copain qui fait de la vidéo facture par exemple une partie tournage dans laquelle il ajoute la location du matériel vidéo dont il est propriétaire (certains photographes le font aussi). Dans la partie montage, il facture le temps passé ainsi que l'usage des logiciels et de la machine de travail. J'ai trouvé la technique intéressante car pour un montant identique, le client voit où part son argent.

En faisant ces petits calculs, vous comprendrez peut être la remarque d'un collègue photographe Vendéen qui vient de publier ses premiers reportages dans Surf Session : "En fait, on perd de l'argent à faire des trips ..." Pour tout vous avouer, je n'ai pas fait ce calcul avant l'an dernier, et j'ai peut être bien fait car j'aurais sans doute eu des nuits difficiles. Aller, trêve de blabla, à vos calculettes et soyez pas trop optimistes sur les dépenses !

Légendes des photos
- photo 1 : image prise au hazard d'une balade dans un centre commercial de Macao. Elle résume assez bien l'esprit course aux $$ qui règne dans ce coin du globe.
- photo 2: copie d'écran durant une journée compta, un mal nécessaire.

24 novembre 2008

Périple en Guadeloupe

photo de guedeloupe, Kristen Pelousurf à l'Abattoir en Guadeloupe, Tainos, Olivié Lafleur par Kristen Pelou
Comme je vous le disais dans un message publié dans un des posts précédents (ici), je rentre d'un petit périple en Guadeloupe. Pour résumer l'affaire on pourrait dire : "on a failli scorer !". Nous n'avons eu qu'une seule belle mais petite houle de nord qui a permis à quelques spots alléchants comme l'Abattoir de fonctionner en tout début de séjour. Deux jours de jolies vagues avec toujours moins de 7 personnes à l'eau alors que près de 350 compétiteurs et accompagnateurs étaient venus visiter l'île à l'occasion des Championnats de France de surf. Où étaient ils partis surfer, allez comprendre !
Moi, je ne me suis pas trop laché quetion photo sur ces deux courtes journée à l'Abattoir et pour cause, à l'issu de ces championnats, nous devions partir en boat trip avec quelques riders. Le problème c'est que rien d'exceptionnel n'était en vue coté météo (houle d'est, vent d'est, rien de bien fou), et ça tombait plutôt bien car du coté du bateau (c'est mieux pour faire un boat trip, un bateau), les choses ne se sont pas ficelées au top non plus. Mieux vaut avoir un moteur d'une fiabilité exemplaire pour négocier l'entrée des passes sans grosse suée, le notre fumait un peu trop pour instaurer la confiance dans l'équipe. Ce qui ne nous a pas empêché de nous promener, un peu et à la voile, en voiture, et même à pied. Mais c'est ça aussi l'aventure, une petite dose d'imprévu pimente le voyage. Ca m'a permis d'aller me balader sur l'île et de fuir l'enfer des embouteillages de la Grande Terre. Special thanks à l'ami Olivié (dans le tube ci-dessus) du crew Taïnos, la marque de sape de Guadeloupe, pour l'accueil dans sa jolie demeure des montagnes. Les bains dans la chute d'eau au milieu de la jungle me manquent déjà.


Surfing - Guadeloupe - Images by Kristen Pelou

Légendes des photos
- photo 1 : cocotiers en berne sur les pentes de la Soufrière en Guadeloupe.
- photo 2 : Olivié Lafleur maximise sa protection solaire sous la lèvre de l'Abattoir, Grande Terre, Guadeloupe. Il semblerait que le nom du spot suffit à lui seul pour éloigner la foule. Attention à la chute, ça pique ...

Liens auxquels ce post fait référence : photos de Guadeloupe (stock), photos de surf en Guadeloupe (stock), trip en Guadeloupe (galerie photos)