02 juillet 2008

Le leash a t-il tué le surf ?

The leash Ruined Surfing, photographe de surf, photo de surf en Californie, Kristen Pelou En le rendant accessible au plus grand nombre, le fameux "fil à la patte" de Georges Hennebutte* aurait-il tué le surf ? Pour certains puristes ** , c'est une évidence comme le montre ce sticker collé sur une poubelle du spot de Malibu en Californie. Plus besoin d'être un nageur hors paire pour aller shooter des vagues au large puisqu'il suffit de tirer sur la laisse (le leash en english) pour voir revenir toutou ...
Le surfer avec un leash peut tomber sans avoir à se taper un 200m nages libre en se prennant des séries sur la gueule. Il conserve de l'huile de coude (et d'épaule) pour prendre plus de vagues et progresse plus vite. Avec le leash, on peut aussi surfer les petites criques et les spots truffés de rochers. Pour les connaisseurs, je suis certain que l'ambiance serait bien plus tranquille aux Roches Blanches en Bretagne sans ce fil à la patte. Du coup en effet, terminé le bon temps entre potes tatoués au peak, on se tape des blaireaux qui prennent plein de vagues et paniquent dès que le fil d'uréthane (la matière utilisée pour fabriqué le leash) casse.
Ce bout de plastique peut parfois représenter un danger. Ainsi, le père de Jack O'Neill (celui qui a officiellement inventé le leash aux US et déposé le brevet), Pat O'Neill (inventeur lui de la combine de surf), aurait ainsi perdu un oeil en se prenant un retour de planche en pleine face. On peut aussi rester accroché aux rochers ou au corail avec le leash, se faire saucissonner avec pendant un gros wipe out, la mort de certains big wave riders serait due au port du leash (collision avec la board sous l'eau entre autres explications), etc etc.
Quel que soit votre avis sur la question, il est indéniable que l'arrivée du leash a métamorphosé le surf et sans doute aidé à briser (avec l'argent, les compet, le star system et j'en passe) l'esprit communautaire qui devait régner sur les spots dans les années 1960-1970 comme ici à Malibu. Je n'ai pas étudié la question mais une vague de localisme aurait-elle suivie de quelques années l'arrivée du leash sur les spots ? Si vous avez votre idée, n'hésitez pas !

* - Georges Hennebutte a inventé le fil à la patte en 1958 sans déposer de brevet. Quelques 10 années plus tard, le leash est arrivé sur les spots californiens réinventé (mais avec brevet cette fois ci) par O'Neill, la boite de wetsuits de Santa Cruz.
** - Les puristes ne sont sans doute pas responsables de ce sticker, les puristes partent surfer ailleurs et sont généralement discrets, c'est peut-être juste du marketing, du bizbiz.

01 juillet 2008

Conditions moyennes, photos moyennes

Je ne sais pas pour vous mais pour moi, ce petit dicton est on en peut plus vrai ! Rien ne vaut les extrêmes, beaucoup de vent, beaucoup de vagues, beaucoup de soleil, ou alors le calme plat, le miroir, le lac. L'entre deux, le moyen, ne m'inspire pas. Je ne suis pas le seul, le public attend l'exceptionnel, comme par exemple la photo du phare des Poulains de Plisson que l'on voit sur les murs dans le monde entier. Le week end dernier, par exemple, je devais faire des images d'une régate de catamarans. Les prévisions n'annonçaient rien de bien dingue, elles se sont vérifiées. Vent faiblard entre 5 et 10 nds, clapot, temps nuageux. En résumé des conditions très moyennes et dans cette situation, comme chaque année, mon objectif était de pondre deux photos de chacun des trois premiers équipages en vue de réaliser des tirages dont je n'aurais pas trop honte lors de la remise des prix ... La pression était de mon coté , le résultat fut, moyen !
L'an dernier (voir le post ici), nous avions assisté à une journée d'exception avec des rafales à pratiquement 30 noeuds, les gars choisissaient le bon moment entre les rafales de vent pour abattre (descendre le vent) vers la bouée, cherchaient les zones les moins ventées du plan d'eau pour empanner. Suivre les catamarans avec ce vent et la mer qui va avec est un sport à part entière, pas mal de courbature dans les avants bras le lendemain. Comme après un bon squash, on découvre des muscles jusqu'alors inconnus ! Il fallait assurer de bonnes photos et garder son matos sain et sauf. Cette année, rien de tout ça ! Pas de panique sur le bateau, c'était glandouille en attendant que les bateaux arrivent à la bouée ? Notre pilote nous disait (au caméraman et à moi même) "ça va, il est cool votre métier, tranquille !". C'est vrai que c'est pas facile tous les jours !
Pas de bol Paul pour cette éditions 2008, on fera mieux l'an prochain, espérons le !
Image : Collés dans la pétole, les vainqueurs de l'éditions 2008, Yvan Bourgnon & Djamina Houdet, au passage d'une marque de parcourt à l'entrée du chenal de Saint Malo