29 mai 2008

Plus de Tornado aux J.O

Alors que les équipages de l'Americas Cup s'entraînent sur des catamarans tout carbone, le Extreme 40', les grands visionnaires de l'olympisme ont décidé l'abandon du support multicoques, à savoir le Tornado, pour les J.O de Londres en 2012. Ils ont sans doute leurs raisons comme par exemple, la Tamise n'est pas assez large pour faire évoluer ces engins, autre point négatif, c'est un coup à se faire mal ce truc à deux coques, on s'assoit où d'ailleurs ? ou encore, quoi, on ne peut pas naviguer en blazer sur un Tornado... Que des arguments chocs, du solide, du lourd.
Je ne connais pas les raisons réelles mais il me semble que le monde du yachting n'a jamais trop aimé le multicoque, trop "beauf", pas assez technique, pas assez polo col remonté et petit pull sur les épaules ?

Je n'aime pas plus le Tornado que ça, je préfère les cata plus abordables (techniquement et financièrement), et c'est vrai que le design de l'animal n'est plus tout jeune (fin des années 1960 je crois) mais est-ce un argument quand on voit les bateaux qui restent ? Le Tornado a su évoluer et on peut naviguer avec un foc latté, des doubles trapèzes et le spi asymétrique aux allures portantes (depuis 1996). D'ailleurs, je ne sais pas si vous avez déjà navigué en cata par 20-25nds au portant, l'oeil rivé sur l'étrave en faisant en sorte qu'elle ne plante pas (je conseille le hobie16 pour le coté catapulte), on vole au dessus de l'eau, ça fume de partout, le shoot d'adrénaline pure garantie... Il y a quelques vidéos sur YouTube comme ci dessous avec un Tornado mais comme en surf, entre mater une vidéo moyenne et être sur le bateau, il y a un monde... Ici, nos gaillards (les australiens Darren Bundock et John Forbe ?) s'en sortent plutôt bien, je m'attendais à pire vu les rafales qui passent !



Voici donc la liste des bateaux olympiques (Pékin), attention ça déménage : le Star, le Finn, le Yngling, le Laser Radial, Laser Standard, le 49er, la RSX (windsurf) et la bête de course, le 470... Mis à part les lasers ou le 49er (marrants, techniques mais beaucoup plus lents que le Tornado) et le support planche (s'il y a du vent uniquement), c'est du 100% festif, du spectaculaire qui va en scotcher plus d'un (en décodé, du chiant à mourir). Vous étonnez pas si la voile ne fais pas de temps d'antenne après ça !

24 mai 2008

Acheter du matos aux US

Vous l'avez sans doute remarqué, j'ai mis depuis quelques jours des bannières de pub du shop new-yorkais B&H photo video. Avec un dollar aussi bas, je matte et achète pas mal de matos chez eux. En fait, même lorsque le $ était plus fort, cela valait déjà le coup pour certains articles.
Moi j'aime bien car ils sont très pro, ont une quantité de matos incroyable, des objectifs, des boîtiers, des sacs, trépieds, flashes studio ... En fait, ils ont en stock pratiquement tout ce dont je pourrais avoir besoin pour mon boulot depuis qu'ils ont référencé les caissons Aquatech. Je me suis fait une liste du matos intéressant (une wish-list) et si le besoin se confirme, je l'achète après, bien sur, avoir vérifier la pertinence de l'acheter à l'étranger.
Car c'est vrai que ça biche de dire qu'on achète ses objectifs à NY mais ce n'est pas forcément intéressant pour tout. Alors puisque l'on me l'a demandé récemment, je vais vous expliquer comment cela se passe lorsque l'on passe commande car il y a de bonnes affaires à réaliser sur du matos photo mais il y a quelques détails auxquels il faut faire attention.

Premier point à signaler, aux Amériques, les prix affichés sont hors taxes alors qu'en France, ils le sont TTC. Donc pour comparer ce qui est comparable, une fois la conversion effectuée en €, pensez à ajouter 19,6 % au prix US.
Il faut ensuite ajouter le prix du port et enfin les droits de douanes pour l'importation du matos en France. Pour les derniers objectifs achetés, les droits de douanes s'élevaient à 6% du montant + 13€ de charges additionnelles s/dédouanement + quelques centimes pour d'autres taxes.

Donc, pour prendre un cas concret, je veux acheter un objectif Canon 100-400 USM IS, un gros sac photo de reportage Lowepro et une carte mémoire Kingston de 8Go.

Objectif : 1360 $ soit env. 1076 € TTC (900 € HT)
Sac : 129,95 $ soit env. 104 € TTC (87 € HT)
Carte : 88,50 $ soit env. 70 € HT (59 € HT)

On additionne le tout : 1250 € TTC, on y ajoute le port UPS livraison 3 à 5 jours : 56 € (83,8 $)
On rajoute la douane (6% soit 78 €) et les frais du dédouanement (géré par UPS) de 13 € et on obtient un total de 1341 € TTC. Notons qu'un pro récupère cette avance de TVA ainsi que les droits de douane et qu'il peut passer le matériel en frais, contrairement à du matos ramené en douce et donc non dédouané.

Certains passent plus de temps à chercher le prix le moins cher qu'à acheter et faire des photos. Ceux là trouveront certainement moins cher ailleurs. Pour moi et d'après mon expérience, je peux vous dire c'est qu'à ce prix là, on est livré en temps et en heure avec une garantie internationale pour l'objectif, le service de suivi de colis UPS permet de savoir ou se trouve le matos et quand on va être livré. Il n'y a pas de "oui, on vous a dit que le colis était parti il y a 15 jours mais en fait on l'a plus en stock, on sait pas quand on le recevra mais en attendant, on encaisse l'argent ..." trop souvent entendu.

Je préfère acheter en magasin car on a toujours le rapport humain et le touché du matos, les conseils et quand on est bon client, le prêt occasionnel de matériel, mais quand la différence de prix est trop énorme, je n'hésite pas une seconde.

notes
- j'ai pris un taux de change de 1€ pour 1,5 $, inférieur au taux actuel, voir le taux de change du jour ici.
- j'ai calculé les droits de douane sur la valeur du colis + frais de port, je crois que c'est comme cela que c'est calculé, plus d'infos sur le site des douanes

16 mai 2008

Les dessous d'un trip Part I : Les Açores

photo de windsurf, photographe aux Açores, Kristen Pelouphotographe photo de surf aux Acores, Kristen Pelou photo de windsurf, photographe aux Acores, Kristen Pelou
Lorsque l'on raconte une histoire, un trip, on est pas obligé de toujours raconter la vérité, on romance souvent pour rendre l'aventure plus intéressante à lire, pour faire en sorte de sortir du traditionnel report chiant "on est allé sur cette île, y'avait des vagues de fous, on était contents alors on a bu des bières..." . Ca c'était pour le texte. Coté images sans lesquelles un bon mag de glisse serait invendable, ici aussi on peut tricher et les lecteurs assidus ou pointilleux l'auront sans doute déjà remarqué. Certains articles sont ficelés en une heure. Un rayon de soleil, trois vagues sous des angles différents, un off the lip, les riders qui rigolent en sortant de l'eau et le tour est joué. On a sauvé les meubles et dans le mag, les lecteurs n'y verront que du feu. Ils ne sauront rien des trois semaines de flat que l'on a du subir pour scorer ce mini mini minimum syndical, que le super line-up qui fait la double page d'ouverture a été shooté avec une série sortie de nul part, j'en passe et des meilleures.

Aux Açores, nous étions partis pour un mois (février) faire un trip en planche "commandé" * par le magazine Wind. Il y avait deux potes de Bretagne, Fred Jezequel et Hervé Leroux ainsi que le sieur Yann Sune. Une bonne équipe, une destination sympa au milieu de l'Atlantique (= vagues à gogo), que du bon pour scorer un reportage de dingues. Vous vous en doutez, la réalité fût toute autre.
La réalité c'est qu'on a réellement failli devenir fous sur cette île, de la flotte tous les jours, on pourrait même dire, les quatre saisons dans la journée. Le surf quotidien nous permettait de relâcher la pression mais coté vent, pas un souffle, rien, nada, avant pratiquement la troisième semaine. Alors dans ces conditions, on a beau avoir un mag prêt à publier nos images, encore faut-il lui ramener des images pour au moins compenser les frais. Pression, pression... Donc quand je vous disais en intro qu'on peut sauver un trip en 1 heures, nous avons sauvé celui ci, et nous par la même occasion, en quelques jours de bon vent et aussi plusieurs centaines de kilomètres en Xsara Picasso (je vous raconte pas la gueule du toit du bolide à l'arrivée)...

photographe photo de surf aux Acores, Kristen Pelou photo de windsurf, photographe aux Acores, Kristen Pelou photo de windsurf, photographe aux Acores, Kristen Pelou

Malgré nos très nombreuses péripéties, ce voyage reste un excellent souvenir pour moi. J'aimerais retourner aux Açores. Qui sait, la prochaine fois, ce sera peut-être en bateau en rentrant des Antilles ...

* Reportage "commandé" dans la glisse, ça veut dire que tu soumets ton idée à la rédaction du mag, ils te donnent leur avis et ensuite tu pars là bas en tachant de scorer de bonnes photos. Chaque trip est un pari, tu peux gagner et rentrer confortablement dans tes frais, mais aussi perdre...

Vous pouvez lire la petite histoire de ce trip à l'adresse suivante :Windsurf aux Açores - L'île des vautours
texte & photos : kristen pelou

Une dernière ligne pour la route, les lecteurs germanophones peuvent télécharger un pdf de ce trip sur 5 pages en suivant le lien suivant : Voyage aux Açores

15 mai 2008

Carnets de voyages - les trips en ligne

Bonjour à tous, après quelques jours d'absences me voici de retour. Merci pour les quelques messages sur les posts précedents, j'ai remarqué que dès que ça parle pognon, tout de suite, il y a du monde :-)

Je suis en train de mettre en page puis en ligne une partie des articles écrits ces dernières années pour la presse spécialisée, ce une petite histoire sur le trip en lui même, les spots, un road book compilant les info pratiques. J'ai souvent fait les photos et écrit le petit article qui va avec. Parfois un journaliste ou un rider motivé se chargeait de ce morceau souvent fort long à rédiger. Il y a encore au moins une grosse dizaine de destinations et sujets à mettre en ligne, sans compter ceux qui n'ont pas encore été publiés.

Je calerai quelques extraits de ces trips sur le blog prochainement pour ceux qui ne cliquent pas sur les liens. Et en passant, pardon pour les gros © au milieu des photos mais je retrouve très régulièrement mes images sur des sites pro et personne ne me demande mon avis. Une fois, j'ai même retrouvé un article complet pompé mot pour mot sur mon site et sans référence ni lien vers ce dernier... Ca n'arrêtera sans doute jamais les gens très motivés mais le gros filigrane en décourage certains, je l'espère en tout cas.

Voici une petite liste de ce qui est en ligne pour le moment :

Ca m'a pris un temps fou et cette liste me paraît minuscule. Bon je m'y recolle.

06 mai 2008

Banques d'images et microstocks

Le rêve de tout photographe, voir son nom dans la liste des auteurs distribués par une grande agence, avoir ses images disponibles dans le monde entier, publiées dans les grands magazines, faire des campagnes de pub.
Au petit matin, la réalité est plus sévère, difficile de percer dans le métier, les clients ne se bousculent pas au portillons, les places sont chères et le turn-over plutôt lent, les anciens ne lâchent pas leur place facilement !
D'où, se diront certains, l'intérêt de s'inscrire sur les sites web diffusant des images en libre de droit à pas cher (inutile de citer les noms, ils n'ont pas besoin de pub).

Vous trouviez les tarifs proposés par ce magazine - voir sujet posté en janvier dernier - trop bas ? Jetez un oeil sur ceux proposés par les "agences" microstocks. Mon point de vue la dessus : c'est du foutage de gueule, j'en ai les poils qui se hérissent ! Ca rapporte sans doute énormément de tunes à son propriétaire mais pas à vous, arrêtez de rêver debout.

Savoir que ses images ont été téléchargées en Allemagne, en Tchétchénie, au Brésil, l'égo de certains s'en verra certainement réhaussé. Dans le porte monnaie, les piécettes s'entassent : quelques dizaines de centimes, parfois une poignée d'euros pour un usage libre de droit pour l'heureux acheteur (contraire, il me semble, à la réglementation français sur le droit d'auteur). Génial, mon business décolle ! En attendant, sans doute plongés dans leur insondable égoïsme, les utilisateurs de ces sites coupent la branche sur laquelle ils aimeraient s'asseoir. En continuant ainsi, ils ne pourront JAMAIS vivre de ce métier.
Sur certains forums, les discussions sur les pour et contre de ces sites font des dizaines de pages. Je ne m'étendrais donc pas.

Sachez cependant qu'en vendant les droits des images pour un usage limité - par exemple 1 pub, publiée 1 fois dans 1 mag, vous pouvez toucher dans les 500€ pour une petite marque et un petit magazine. Et il faut en vendre un sacré paquet à ce prix là ne serait-ce que pour compenser les frais liés au métier (matos, déplacements, assurance)...

Je préfère donc, de mon coté, voir mes images moins diffusées et ne pas céder sur mes droits et encaisser la totalité des droits d'auteurs. Par ailleurs, avoir le contact direct avec les clients permet d'être à jour sur les besoins , l'actualité, les tendances, un peu de relations humaines, ça ne fait pas de mal non plus. J'ai déjà eu des images dans une vraie banque d'images (avec des vrais gens avec qui on discute en vrai), cela m'a permis de réaliser quelques très belles ventes (dont une à 10 000€ HT partagée à 50-50 avec l'agence) mais c'est rare !

J'ai lu un petit sujet à propos de ce type d'"agence" sur ce blog, une lecture interessante.